De la construction des formes à la représentation temporelle à travers la traduction d'un roman grec en français
Abstract
The Modem Greek verbal system lacks the symmetry of the French one between simple and compound tenses. It also lacks an analogue to the double morphological distribution of the French aorist. It is based rather on morphological oppositions of verbal aspect.
The superficial similarities between the two systems often obscure their respective principles of organization, and the study of translation offers an excellent methodological tool to achieve the necessary degree of impartiality.
The present study of the French translation by L.Farnoux of a Greek novel by R.Galanaki contributes substantially to the elucidation of problems relating to "TIME", here understood as a mediator between myth and reality, as well as between "self and "other".
When examining the question of verbal tense in the context of these multiple relationships, rather than in terms of a single relation, it is shown that, whereas the organizing principle of the Modern Greek verbal system is supplied by the pragmatically based "self of the speaker, the corresponding principle of the French system is supplied by an event-based absolute "self.
Résumé
En grec moderne, la morphologie du système verbal ne connaît pas la symétrie qui existe entre les temps simples et les temps composés en français. Elle ne connaît non plus la double distribution de l'aoriste français. Au contraire, elle est basée sur des oppositions aspectuelles entre les thèmes du présent / aoriste.
Il existe entre ces deux systèmes des analogies de surface qui masquent souvent leurs principes d'organisation respectifs. L'étude de la traduction constitue un excellent outil méthodologique pour prendre le recul nécessaire.
La présente étude de la traduction française que L. Farnoux a fourni d'un roman de l'auteur grec R. Galanaki, contribue substantiellement à l'élucidation des problèmes liés à la notion de "TEMPS", qui doit être compris ici comme un médiateur entre le mythe et la réalité, ainsi qu'entre le soi-même" et "l'autre".
Si l'on situe la problématique de la temporalité dans le contexte de ces relations multiples plutôt qu'au sein d'une relation unique, on constatera que là où en grec moderne le système verbal tire son principe organisateur du "soi-même" pragmatique de l'auteur, il le puise en français dans le "soi-même" absolu, basé sur l'événement.