L’interprétation par relais ou interprétation-relais consiste à interpréter une langue en une autre en passant par une langue intermédiaire, une troisième langue. Par exemple lorsqu’un délégué à une conférence parle arabe, le discours sera interprété en anglais par le « pivot » (ou le « relayeur ») puis, en allemand, s’il n’y a pas d’interprètes arabo-allemands de disponible. Dans certains cas, la personne pivot peut faire de la « cabine muette » c’est-à-dire dans l’exemple précédent il est possible que l’interprétation vers l’anglais ne soit pas exigée: elle a lieu uniquement pour permettre l’accès à l’interprétation en allemand. L’interprétation-relais est souvent plus utilisée pour les langues de moindre diffusion et est particulièrement fréquente dans les conférences multilingues dans les pays où la plupart des interprètes n’ont que deux langues de travail, ou encore dans les pays ayant plusieurs langues officielles, par ex. en Afrique du Sud dont une seule langue (généralement l’anglais) sert d’intermédiaire à plusieurs autres. L’interprétation-relais fut également une pratique standardisée dans les anciens pays du Bloc de l’Est ayant comme langue pivot le russe. Alors que l’interprétation directe – et l’interprétation vers la langue A – était auparavant considérée comme étant la seule option acceptable, la nouvelle réalité créée par l’accroissement d’importantes organisations internationales et des changements géopolitiques ont conduit à l’essor du relais, bien qu’il soit vu comme la « deuxième meilleure solution […] » (Gebhard 2001, notre traduction) et qu’il demande souvent aux interprètes de travailler dans leur langue B (c.-à-d. faire le retour).