Compte renduPortraits de traducteurs. Ottawa: Les Presses de l’Université d’Ottawa, 1999. 305 p. ISBN 2-7603-0486-8 (Presses de l’Université d’Ottawa) / 2-910663-39-6 (Artois Presses Université) 160 FF (Regards sur la traduction; Traductologie).
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A une époque où l’Histoire semble avoir perdu le privilège de reconstituer la vérité en tant que discipline vouée à l’explication objective des événements du passé, on pourrait craindre de s’afficher historien de la traduction, « êtreaffecté » par le passé. Cependant, le chercheur en traduction de nos jours a besoin d’historiser le geste créateur d’équivalence. Jean Delisle n’a pas hésité à rassembler des collaborateurs en vue d’une collection de portraits, en l’occurrence des dix traducteurs suivants: Mikael Agricola, Guillaume Bochetel et Lazare de Baïf, Pierre Desfontaines, J. J. Christoph Bode, Étienne Dumont, Paul-Louis Courier, Valery Larbaud, Abraham Elmaleh, Pierre Baillargeon. S’il est bien vrai que « Le portrait littéraire est un genre dédaigné par notre siècle, depuis la fameuse croisade de Proust contre Saint-Beuve, auteur d’une célèbre série de Portraits littéraires », cette méprise « n’a pourtant su endiguer l’important succès des biographies d’auteurs, ni la vogue durable des autobiographies » (D’hulst: 171). En fait, « dans les pays anglo-saxons, la biographie a toujours eu la faveur des historiens. Chez les [ p. 190 ]francophones, ce genre a souffert du discrédit qui a frappé l’histoire événementielle, et les historiens l’ont plus ou moins relégué aux « littérateurs », bien que l’on assiste actuellement à sa réhabilitation par des historiens de la trempe d’un Georges Duby » (J. Delisle: 3). Et pourtant, le besoin de légitimer l’étude des choix d’un parcours biographique est présent partout dans ces Portraits.