Visibilité (et invisibilité) [Visibility (and invisibility)]

Karen R. Emmerich
Traduction par René Lemieux
Table des matières

La notion d’invisibilité – et, par extension et implication, son contraire, la visibilité – s’est présentée pour la première fois en traductologie dans le livre de Lawrence Venuti, The Translator’s Invisibility: A History of Translation (1995), un véritable pavé jeté dans la mare de la discipline. Venuti a d’ailleurs poursuivi ses réflexions à propos de cette notion dans ses travaux ultérieurs, au point qu’il faut les intégrer à toute discussion sur l’invisibilité. The Translator’s Invisibility explore les mécanismes par lesquels ont été marginalisés ces derniers siècles à la fois les traducteurs, l’activité de la traduction et les traductions comme produits, dans le contexte anglo-américain tout comme dans d’autres contextes culturels. Son livre emblématique caractérise l’invisibilité comme 1) l’invisibilité du traducteur en tant que coproducteur d’un texte, une invisibilité imposée par les pratiques en vigueur dans la commercialisation, la lecture et la critique des traductions, et encouragée par le statut juridique ambigu de la traduction et des traducteurs; 2) l’invisibilité de l’activité du traducteur à l’intérieur du texte de la traduction elle-même, tendant à être écrite en conformité avec l’idée dominante de « fluidité », par laquelle le traducteur, dans un certain sens, participe à son propre effacement; et 3) l’invisibilité de la traduction comme pratique culturelle et les produits de ce processus, compte tenu de la relative rareté des traductions en anglais de la littérature étrangère, que Venuti identifie comme faisant partie d’un « déséquilibre commercial » (15) mondial entre la culture littéraire anglo-américaine et les autres marchés qui traduisent largement à partir de l’anglais. Dans ce livre, comme dans d’autres de ses écrits, Venuti lie l’invisibilité aux stratégies de « domestication » (Domesticating and Foreignization) de la traduction qui obscurcissent à la fois le travail de la traduction et le caractère étranger du texte original.

Full-text access to translations is restricted to subscribers. Log in to obtain additional credentials. For subscription information see Subscription & Price.

Références

Bernstein, Charles
2011“Breaking the translation curtain: The homophonic sublime.” In Attack of the Difficult Poems: Essays and Inventions, Charles Bernstein(ed.), 199–202. Chicago: University of Chicago Press. DOI logoGoogle Scholar
Booth, Marilyn
2008“Translator v. author (2007).” Translation Studies 1 (2): 197–211. DOI logo  TSBGoogle Scholar
Coldiron, A.E.B
2012“Visibility now: Historicizing foreign presences in translation.” Translation Studies 5 (2): 189–200. DOI logo  TSBGoogle Scholar
Lefevere, Andre
1992Translation, Rewriting and the Manipulation of Literary Fame. London: Routledge.  TSBGoogle Scholar
Littau, Karin
1997“Translation in the age of postmodern production: From text to intertext to hypertext.” Forum for Modern Language Studies 32 (1): 81–96  TSB. DOI logoGoogle Scholar
2011“First steps towards a media history of translation.” Translation Studies 4 (3): 261–281. DOI logo  TSBGoogle Scholar
Porter, Catherine
2009“Translation as scholarship.” ADFL Bulletin 41 (2): 7–13. DOI logoGoogle Scholar
Pozzi, Antonia
2002Breath: Poems and Letters. Wesleyan, CT: Wesleyan University Press. [Translation Lawrence Venuti.]Google Scholar
Robinson, Douglas
1997What is Translation? Kent, Ohio: Kent State University Press.Google Scholar
Venuti, Lawrence
1995The Translator’s Invisibility: A History of Translation. London: Routledge. DOI logo  BoPGoogle Scholar
1996“Translation and the pedagogy of literature.” College English 58 (3): 327–344. DOI logoGoogle Scholar