Compte renduLa traduction à l'université: Recherches et propositions didactiques Lille: Presses Universitaires de Lille, 1993. 262 p. ISBN 2-86531-055-8 140 FF (Travaux et recherches).
Table des matières
Onze études d'universitaires se trouvent réunies dans La traduction à l'université. La première de ces études, "Les non-sens ont-ils du sens?", d'Annie Bourgois, est rédigée dans un style rendu célèbre par Jean-René Ladmiral. Selon Annie Bourgois, l'instant de folie dont témoignent les non-sens invite à envisager l'acte de traduire comme crise et épreuve. "C'est l'histoire d'une relation douloureuse à la langue, d'un être pris dans le réseau d'une langue, dans ses renvois" (p. 27). L'acte de traduire ouvre en effet un espace, un "entre-deux-langues" (l'expression est empruntée à Daniel Sibony), une zone de franchise où aucune langue ne légifère. Alors, tout devient possible; le sujet peut céder à la tentation du chaos. L'étude s'élargit avec l'évocation d'un cas de schizophrénie linguistique, soit celui de l'auteur d'une curieuse méthode de traduction simultanée, Louis Wolfson (1970). "Le non-sens, conclut Annie Bourgois, est donc le signe manifeste d'un blocage, le sujet s'attarde dans l'entre-deux, ne pouvant se résoudre ni à s'éloigner de l'origine, ni à franchir l'entredeux-langues pour imposer sa langue, parler pour son propre compte, en son nom. Le non-sens est donc une lettre en souffrance" (p. 30).