L'Époque de la Renaissance (1400–1600)
4 vols. set
Une telle démarche convient parfaitement à l'esprit du comparatisme, voué à un continuel questionnement épistémologique et à l'analyse de différences problématiques, aux explorations de la connaissance complexe et nécessaire de l'Autre, aux transformations novatrices. Une méthode inductive s'impose, car antécédents et renouvellements varient abondamment d'un pays à l'autre.
S'imposait, d'abord, en l'occurrence, un réexamen des aristotélismes; et une analyse des concordances et différences religieuses entre les pays concernés. Ensuite, il fallait observer nombre de changements institutionnels: de nouvelles législations sont formulées; des académies se créent et se multiplient; le rôle de l'Église se transforme, tandis qu'un renouveau scripturaire se fait jour. Une nouvelle poétique savante et des mouvements épistolaires créent de vivantes relations intellectuelles. Mais il se produit aussi et surtout de vifs désaccords: combat contre les « hommes obscurs », résistance aux nouveautés; et concurrences (« paragone ») entre les arts libéraux.
Pourtant, la joie n'est pas sans dominer au cours des fêtes publiques et lors des adaptations du théâtre antique. Se fait jour une exaltation esthétique de la vie, une transformation du madrigalisme pétrarquisant, une héroïsation des passions humaines, une redécouverte et de nouvelles recherches dans le domaine de la nature et la glorification de celle-ci, tandis que s'affrontent astrologie et astronomie...
Et comment ne pas faire place aux mythes d'une parfaite harmonie; aux rêves d'une église rénovée, d'une utopie sociale et politique, tout cela aboutissant à l'apogée de la philosophie de l'amour et à une théorisation finale contemplant une harmonia mundi non sans rapport avec le rôle emblématique que joua Léonard de Vinci."