Du papier au numérique, traduction et mutations technologiques
En juin 1990 se tenait dans les locaux de l’ESIT un colloque sur La liberté en traduction en hommage à Danica Seleskovitch. Nous retiendrons cette date et ce colloque comme point de départ de notre contribution sur le rapport de la traduction avec l’écrit et la réécriture parce qu’ils s’inscrivent dans un contexte remarquable:
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Le thème de la liberté en traduction renvoie à la question du rapport du traducteur avec le texte original (l’écrit) et aux limites de son action de réécriture.
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Sur le plan traductologique, le débat entre sourciers et ciblistes est pratiquement dépassé et les grands courants pragmatistes (Théorie interprétative, Théorie du Skopos et analyse de discours) commencent à converger. Les théories linguistiques de la traduction perdent du terrain.
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Le métier n’est encore que peu touché par les mutations technologiques. La TAO est balbutiante, la traduction automatique moribonde et la généralisation du traitement de texte peut être considérée comme un simple changement d’instrument d’écriture.
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Le papier (texte, document, publication, livre…) est le vecteur archi-dominant de la communication susceptible de faire appel aux traducteurs.
L’impact de la Chute du mur de Berlin sur l’économie mondiale n’est pas encore perceptible.
Dans la suite de notre communication, ce sont ces éléments de contexte qui nous serviront de paramètres pour l’analyse de l’évolution du rapport de la traduction avec l’écrit et la réécriture au cours des deux périodes, à savoir la vingtaine d’années qui suit (mondialisation économique, Internet et messagerie, développement de la TAO) et surtout la période actuelle de la transformation numérique qui semble devoir donner lieu aux plus grandes mutations du métier de traducteur, notamment dans ses rapports avec le papier, l’écrit et la réécriture.
Article outline
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Introduction
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1.Le colloque sur la liberté en traduction ou la fin d’une époque
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2.Mondialisation et Internet ou la transition vers le numérique
- 3.L’écrit et la réécriture à l’épreuve du numérique
- 4.Le défi du numérique pour le traducteur
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Références
Article language: French