“Bieste à chief d’oliphant”
L’anabulla dans la Chevalerie Judas Maccabée (Paris, BnF, Fr. 15104) inspirée du
Liber de natura rerum de Thomas de Cantimpré
La Chevalerie de Judas Macchabée et de ses nobles frères, roman en vers daté de 1285, utilise à
plusieurs reprises les animaux comme motifs narratifs symboliques. Certains animaux (dont l’anabulla un des noms
de la girafe au XIIIe siècle) sont empruntés au Liber de natura rerum (LDNR) de
Thomas de Cantimpré. L’analyse du texte de la Chevalerie et l’illustration de son unique témoin manuscrit (Paris,
BnF Fr. 15104) montre que l’auteur s’est non pas inspiré du texte de Thomas de Cantimpré, mais de l’illustration du manuscrit 320
de Valenciennes (témoin du LDNR), dont le programme iconographique (dont ont été conservées les instructions pour
l’enlumineur en notes marginales) présente des écarts par rapport au contenu textuel – erreurs qui seront transmises dans des
témoins enluminés postérieurs du LDNR. Ainsi, l’anabulla et l’aloy y sont
représentés comme des éléphants, alors qu’il s’agit respectivement d’une girafe et d’un élan. L’auteur de la
Chevalerie décrit dans son roman ces deux animaux comme des éléphants, montrant par-là que sa source n’est
pas le texte latin du LDNR, mais des illustrations “fautives” d’un témoin manuscrit particulier.
Article outline
- Aloy et anabulla dans la Chevalerie Judas Macchabée
- L’insertion des métaphores animales dans le cours de la Chevalerie
- Iconographie de l’aloy et de l’anabulla
- L’auteur de la Chevalerie a-t-il vu un manuscrit enluminé du LDNR?
- Conclusion
- Remerciements
- Remarques
Article language: French