Dauphin, sirène, coq basilic, vent marin
Un regard sur quelques poissons à la fin du Moyen Âge
Le Dialogus creaturarum, recueil de 122 fables compilé au XIVe siècle par un auteur anonyme, a joui d’un succès européen, manuscrit et imprimé, qui s’est prolongé jusque vers 1550; trois versions françaises en sont connues: les deux premières en prose, l’une de Colard Mansion (1482), l’autre anonyme (1482 également), la plus tardive, manuscrite et en vers, de Jean Gontier (ca 1539–1549).
Les créatures de Dieu, protagonistes de ces récits, y interviennent selon l’ordre de la Genèse: la section consacrée aux poissons, la quatrième, comprenant les dialogues 37 à 48. L’intérêt du recueil ne réside pourtant pas dans ce qu’il nous dit sur les poissons (il ne fait que confirmer le caractère non homogène de la catégorie, qui indique au Moyen Âge un groupe malaisé à appréhender, piscis étant tout animal / être vivant qui vit dans l’eau), ni dans le contenu des enseignements impartis (conseils de prudence; mises en garde contre les femmes ou les vices: avarice, hypocrisie, superbe, colère, ingratitude; les fables sur les poissons ne se distinguant pas des autres), ni encore dans les descriptions fournies, mais justement dans la présence même de ces êtres dans un recueil de fables. L’analyse proposée ici prend en compte tant les aspects lexicographiques et textuels que l’iconographie, qui concourt, dans l’ensemble de la tradition, à l’approche et à la compréhension du recueil.
Article outline
- 1.Quels poissons?
- 2.Poissons et images
- 3.Eau salée, eau douce
- 4.Pour conclure
- Remarques
Article language: French