Entre savoir livresque et observation vécue
Le regard de Félix Fabri sur les animaux dans l’
Evagatorium (1480–1483)
Comme dans presque toute la littérature du Moyen Âge, l’animal chez Fabri est le plus souvent considéré comme
objet de connaissance, indépendamment de toute tonalité affective, et intervient comme instrument du sens. L’animal, réel ou
imaginaire, peut donc être décrit d’après le miroir déformant de l’érudition livresque de l’auteur, comme c’est le cas dans la
description de l’unicorne, du pélican ou du phénix. Il peut aussi être décrit par souci documentaire ou par goût pour les
mirabilia, qu’il s’agisse de surprendre le lecteur et de satisfaire sa curiosité ou de fournir des
renseignements pratiques. C’est le cas dans l’évocation, avant le départ pour le Sinaï, des ânes et des chameaux, animaux mieux
adaptés à la traversée du désert que les chevaux. Le goût pour les animaux inconnus et les mirabilia explique
aussi la description des crocodiles et hippopotames, de la civette, du léopard, des autruches, perroquets, girafes, lions, ours et
singes, tout comme celle de monstres imaginaires, tel le Troyp, sorte de licorne de mer qui perfore les navires.
Il y a cependant aussi chez Fabri plusieurs passages dans lesquels l’auteur parle des animaux avec un attachement affectif évident
ou dans lesquels il les utilise comme ressort narratif.
Article outline
- L’animal comme instrument du sens
- L’animal comme objet de connaissance
- L’animal comme objet de regard affectif ou comme ressort narratif
- Remerciements
- Remarques
Article language: French