Edited by Richard Trachsler and Baudouin Van den Abeele
[Reinardus 34] 2022
► pp. 32–59
Composé par un auteur anonyme au xiv e siècle, le Dialogus creaturarum a connu deux traductions françaises, qui portent la même date (1482) et qui semblent se baser sur le même modèle latin. Cela ne peut qu’encourager le linguiste à comparer les deux versions vernaculaires: bien que mené sur un corpus limité (une petite dizaine de “Dialogues” sur 122), un tel examen confirme, d’un côté, la liberté dont les traducteurs du xv e siècle disposaient face à leur source; et révèle de l’autre la technique de chacun – une technique qui peut aussi dépendre des destinataires: si Colard Mansion composait ses beaux manuscrits pour les lecteurs de la cour de Bourgogne, l’imprimé sorti des presses de Geraert Leeu à Gouda visait indubitablement un public plus large, certes intéressé par le contenu de ces “fables”, mais sans doute moins sensible aux finesses stylistiques de la prose française de ce temps.
Article language: French