Deux traductions du Physiologus
Le sens allégorique de la nature et le sens allégorique de la Bible
Résumé
Je compare le "Bestiaire" de Pierre de Beauvais (version courte) et le "Bestiaire" de Guillaume le Clerc afin de comprendre quelle dépendance existe entre la forme-vers ou la forme-prose du bestiaire et son contenu au début du XIIIe s. A mon avis, ce sont deux textes différents par leur niveau de difficulté. Ils s'opposent par une quantité plus ou moins grande de mots et de noms propres difficiles, de citations de la Bible. En suivant le texte latin, la traduction en prose recrée les allégories complexes et hiérarchisées; le poète n'en conserve que les éléments séparés. Ces bestiaires divergent dans leurs visées: d'une part, spécialement didactique et, peut-être, directement pédagogique, d'autre part, didactique et distrayante en même temps. Ils s'opposent aussi par la manière d'utiliser les descriptions, le vocabulaire abstrait ou concret. Les caractéristiques mentionnées forment des ensembles cohérents dans l'un et l'autre cas. Elles sont liées à la nature même du vers ou de la prose, choisis par des traducteurs, ou bien à la fonction sociale de leurs oeuvres.