Eloge de l'Ane
Résumé
L'éloge de l'âne apparaît, dans le Phèdre de Platon, comme le propre de l'orateur qui, sous l'ombre d'un discours qui l'apparente à un cheval, masque la nature vile de l'âne. Tandis que le philosophe dénonce l'âne caché sous le vêtement de son double pour ne réserver son éloge qu'à un cheval authentique. Mais on peut encore envisager un troisième type d'éloge: qui serait décerné à un âne qui n'aurait pas peur d'apparaître comme tel. A partir du mythe platonicien du char de l'âme tiré par deux chevaux, l'un bon, l'autre mauvais, et des Métamorphoses d'Apulée, nous nous sommes intéressés à la fonction de ce "mauvais cheval" auquel l'âne peut être identifié, dont la figure et le braiment caractéristique sont revendiqués par plusieurs auteurs d'une manière différente du topos de l'ânesse de Balaam. Nous nous appuyons principalement sur le De Nugis curialium de Gautier Map, l'Asino de Machiavel, de Ragionamente sovra del asino de G.B. Pino et Rabelais.