Du cheval, du cerf et de l’homme
une fable ésopique en marge des recueils
L’histoire de la fable ne s’est pas faite uniquement dans les recueils et plusieurs apologues se sont répandus par d’autres chemins, de manière isolée ou intégrés dans des ouvrages appartenant aux typologies textuelles les plus disparates. Le motif ésopique Du cheval, du cerf et de l’homme, présent dans plusieurs fabliers français de la Renaissance et du XVIIe siècle, a également eu droit de cité dans des ouvrages emblématiques et satiriques du XVIe siècle et il représente un des rares exemples d’apologue traité par les poètes de la Pléiade. L’analyse de ces textes, qui se situent en marge ou à la frontière du genre fabuliste, témoigne de la plasticité et de la polyvalence de la matière ésopique qui franchit les limites un peu strictes des fabliers pour répondre à des exigences précises: pour les emblématistes l’apologue représente un moyen efficace pour susciter des réflexions philosophiques; les poètes de la Pléiade mettent en valeur le pouvoir esthétique de la fable, qui devient un outil pour agrémenter leur discours poétique; dans des ouvrages satiriques elle est utilisée à des fins politiques.