Le Tigre dans la tradition latine du Moyen Age
Textes et iconographie
‘Tigris’, en latin, désigne un animal rare et farouche, c’est le plus grand et le plus puissant des félins. Dans l’Antiquité, en Orient, c’était un présent qu’on offrait aux rois et aux princes. Les Romains l’ont introduit en Europe pour servir aux jeux de cirque, mais aussi pour en faire un animal domestique. Il est décrit par Pline et Solin, par exemple, mais ne fait pas partie du catalogue classique des animaux du Physiologus. Après la chute de l’Empire Romain, cet animal reste presque inconnu en Europe jusqu’au XVe siècle, mais entre–temps il s’est fait une réputation fabuleuse de bête sauvage et dangereuse. Dans la littérature, le terme ‘tigris’ devient sémantiquement vague et peut désigner divers animaux par allusion à leur couleur. De plus, issue de la tradition grecque et latine, l’histoire du nom de ce fauve est double. Il en résulte que nous trouvons, dans les bestiaires médiévaux, deux animaux au caractère féroce plus ou moins légendaires et exotiques. Enfin, au Moyen Age, dans l’iconographie, sa robe varie et est tantôt tachetée tantôt unie. Cet article se propose de suivre l’évolution des diverses représentations du tigre dans les textes et l’iconographie de la tradition latine.