Vol. 38:4 (1992) ► pp.193–202
Translation, the Great Pollinator of Science
As illustrated by a brief flashback of medical translation
Abstract Medical science was the first to benefit from the transfer of knowledge through translation. Because of universal interest in the human body as well as the mostly Greco-Latin terminology, wealth of documentation, fewer lexicographic problems than other fields and a venerable history, medicine continues to thrive on information transfer through translation. A brief historical flashback illustrates the great pollinating role of translation in the dissemination and cross-fertilization of early medical knowledge. RÉSUMÉ La médicine a été la première science à tirer profit du transfert des connaissances par l'entremi-se de la traduction. La langue scientifique médicale étant principalement d'origine grecque et latine, le fait que la documentation médicale est abondante et universellement à la portée de tous, et que les êtres humains ont essentiellement la même anatomie partout où ils vivent, les textes de médecine présentent peut-être moins d'obstacle que d'autres au passage d'une langue et culture à une autre. L'auteur jette un bref coup d'oeil sur la longue et glorieuse histoire de la médecine, s'attardant aux jalons de cette science dans l'ancienne Grèce et Rome, et plus tard dans le monde arabe, où le savoir médical fut transféré uniquement par les traducteurs... d'Hip-pocrate et Galien à Asclépiade et Celse, et de Rome aux anciennes écoles médicales de Bagdad et de Damas, puis à celles de Tolède et de Salerne. Après la conquête de Tolède, où l'Archevêque Raymond avait établi une école de traduction, les savants occidentaux prirent contact avec la médecine arabe grâce aux traducteurs se servant du grec, du latin, de l'arabe et de l'hébreu, et après le 15e siècle, du français, de l'italien, de l'espagnol, de l'allemand et de l'anglais. C'est à l'école de Montpellier au début du 12e siècle que les savants juifs traduirent les textes médicaux arabes sous le haut patronage d'évèques catholiques. Les traductions du savant juif Faraj ben Salim des traités d'Ibn Sinâ Avicenne, dit le "Galien de l'Islam", ont achéminé les connaissances médicales de l'ancien monde au monde moderne. L'auteur en conclut que la traduction a joué un rôle prédominant dans la pollinisation, pour ne pas dire la fécondation active, de la science médicale à travers les âges.
https://doi.org/10.1075/babel.38.4.02fis
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