Edited by Fayza El Qasem and Freddie Plassard
[FORUM 15:2] 2017
► pp. 331–341
L’adaptation audiovisuelle – le sous-titrage et le doublage – révèle quelques surprises quant à la place qu’elle réserve à l’écriture. Le sous-titrage consiste bel et bien à ajouter une ou deux lignes de texte écrit aux images animées, ce qui en fait, en quelque sorte, une adaptation « audio-lego-visuelle ». En revanche, le doublage ne devrait a priori pas trop s’encombrer d’écriture puisqu’il s’agit de remplacer du langage parlé par du langage parlé. Or il en est tout autrement : de la « détection » à la « calligraphie » en passant tout de même par la traduction et l’adaptation, l’écriture y est omniprésente. Et le sens, si cher au traducteur, ne se cache pas toujours là où on le croit… Le but du « voice-over », méthode utilisée particulièrement dans le cadre de documentaires, est d’effacer toute trace d’écriture en faisant semblant de parler de manière spontanée, donc de créer une illusion d’interprétation simultanée. Enfin, il existe un cas où le principe même des langues source et cible semble être quelque peu ébranlé : la petite émission hebdomadaire du nom de « Karambolage » d’Arte. Peut-on alors encore parler de traduction? N’est-ce pas plutôt une sorte de rédaction ou création parallèle, bilingue et biculturelle?
Article language: French