Cet article présente deux lithographies indiennes du
Šarḥ al-Kāfiya et du
Šarḥ al-Šāfiya de Raḍī al-dīn al-Astarābāḏī (m. en ou après 688/1289), faites à Delhi, respectivement en 1282/1866 et 1283/1866. Elles ont appartenu à Mortimer Sloper Howell (1841–1925), magistrat britannique en Inde et auteur d’une grammaire arabe en sept volumes parus à Allahabad entre
1880 et 1911. La grammaire de Howell suit le plan du
Mufaṣṣal de Zamaḫšarī (m. 538/1144) en quatre parties : nom, verbe, particule, ce qui est commun aux trois parties précédentes ou à deux d’entre elles. Le
Šarḥ al-Šāfiya est couvert d’annotations, très certainement de la main même de Howell, mais le
Šarḥ al-Kāfiya en est vierge. Cela semble devoir être mis en relation avec le développement que Howell donne, dans la lignée du
Šarḥ al-Šāfiya, à la quatrième partie du
Mufaṣṣal, qui traite essentiellement de phonologie. C’est ce développement qui a attiré l’attention sur la grammaire de Howell et, à travers elle, le
Šarḥ al-Šāfiya de Raḍī al-dīn al-Astarābāḏī de linguistes arabisants comme Jean Cantineau (1899–1956) et Henri Fleisch (1904–1985). Une enquête dans la grammaire de Howell montre que l’autre partie du
Šarḥ al-Šāfiya, qui traite de morphologie, et le
Šarḥ al-Kāfiya, qui traite de syntaxe, en sont des sources tout aussi importantes et, par suite, que Howell peut encore servir de médiateur entre Raḍī al-dīn al-Astarābāḏī et les arabisants.