Vol. 26:1/2 (1999) ► pp.37–71
L’universalité de la Langue Française dans les Grammaires de Français pour les Espagnols et dans les Dictionnaires Bilingues Antérieurs à 1815
Nous avons cherché des commentaires relatifs au caractère universel de la langue française dans le corpus constitué par les grammaires de français pour Espagnols et par les dictionnaires français-espagnol publiés avant 1815. Notre analyse nous a révélé que, lorsqu’ils apparaissent dans un de ces ouvrages (ce qui n’est pas toujours le cas, notamment aux XVIe et XVIIe siècles), l’enthousiasme dont fait preuve l’auteur du commentaire dans la défense de la suprématie du français sur les autres langues varie de façon significative selon qu’il est espagnol ou français et selon le lieu d’édition de l’oeuvre. Les ouvrages d’auteurs espagnols publiés en Espagne montrent souvent (surtout au XVIIIe siècle) un souci de défense des mérites de la langue espagnole, visant à équilibrer la reconnaissance avouée de l’universalité de la langue française. La recherche de cet équilibre finira par donner lieu, à la fin de notre période d’étude, notamment chez Antonio de Capmany (1742–1813), à une défense farouche de l’espagnol, accompagnée d’attaques directes contre le français.
Article language: French
https://doi.org/10.1075/hl.26.1-2.04cue
References
Bibliographie
A.Sources primaires (en ordre chronologique)29
29 Cette bibliographie ne contient que les grammaires et les dictionnaires que nous avons effectivement consultés pour l’élaboration de ce travail. Bien que ce corpus comprenne la plupart des ouvrages publiés avant 1815, il y manque quelques titres que nous n’avons pu nous procurer; on peut en trouver les références dans Suárez Gómez (1961, première et deuxième parties), Quemada (1968), Stengel (1976[1890]), Cioranescu (1977), Niederehe (1994). Pour un survol général de la lexicographie franco-espagnole, voir Niederehe (1987, 1988), Lépinette (1990a), Alvar Ezquerra (1991:9–11) et Verdonk (1991). En ce qui concerne les rééditions, l’absence d’un certain nombre d’entre elles est également due au fait que nous n’avons consigné que celles que nous avons retenues dans le tri que nous avons effectué pour vérifier s’il y avait eu des changements significatifs par rapport à la première édition. Les sigles BN et BUS correspondent, respectivement, à Bibliothèque nationale de Madrid et Bibliothèque universitaire de Seville. Sur le fonds de la Bibliothèque nationale de Madrid, voir García Bascuñana (1993).
1.Grammaires
30 Cet ouvrage n’est qu’un plagiat, une traduction pratiquement littérale des Conjugaisons (1558) de Meurier (Flores Varela 1978:343, Azorín Fernández 1985:105).
31 Cette édition est parue sans nom d’auteur. Elle porte toutefois le même titre que l’ouvrage de Sotomayor, dont elle est en effet une réédition fidèle. Mais Sotomayor avait situé, contrairement à la norme habituelle, le chapitre sur la prononciation après la partie morphologique, ce qui explique, peut-être, que l’éditeur de 1647, afin d’obtenir une présentation plus canonique, ait décidé (tout en respectant, consciemment ou non, l’intégralité de la grammaire de Sotomayor) de placer en tête de son édition les explications sur la prononciation française par lesquelles s’ouvre le Vocabulario de Liaño (voir notre liste), publié au XVIe siècle dans le même volume que la grammaire de Sotomayor (1565, BN R-4242).
32 Diego de Cisneros apparaît comme nom d’auteur dans la réédition de 1635; dans la première édition (1624), l’auteur se donne le nom de Diego de la Encarnación.
33 La page de titre de cette édition d’Anvers n’est pas datée; 1687 est la date du privilège et de l’approbation. Il est clair, tout de même, qu’il ne s’agit pas là de la première édition de cet ouvrage, comme le pensent Alonso (1951:26) et Fernández Díaz (1989b:57). Alonso affirme aussi que c’est le succès remporté par l’édition d’Anvers qui a frayé la voie à celle de Madrid (1688); or rien n’est moins sûr. Quoique la date qui figure sur la page de titre de l’édition de Madrid soit celle de 1688, et que l’approbation signée par Francisco de Barriô, commune à l’une et l’autre des deux éditions (celles de Madrid et celle d’Anvers), soit datée du 20 juin 1687, le privilège de l’édition de Madrid a été donné le 21 juin 1687, alors que celui de l’édition d’Anvers ne l’a été que le 12 août 1687.
34 L’exemplaire BN 3/57521 est incomplet. Il y manque la partie finale (pages 17–32) de la “Dissertacion critica” contre Jaron. Alors que les éditions de Saragosse et d’Anvers portent le titre de Gramatica Francesa, dividida en dos partes, celles de 1688 et 1708 présentent celui de Gramatica Francesa, dividida en tres partes.
35 Quoique assigné par la Bibliothèque nationale de Madrid au XVIIIe siècle, ce manuscrit n’est qu’un résumé de la première édition (1673) de la grammaire de Billet (Bruña Cuevas 1998:537).
36 Deuxième édition de Paris. La trosième édition parisienne paraît en 1767 (voir ci-dessous).
37 La page de titre de cette deuxième édition ne porte pas d’indication sur I’année d’édition, mais la censure et les licences datent de 1754.
38 Cet exemplaire a perdu la page de titre et toutes les pages contenant les approbations, la licence, etc. C’est à la page de titre de la deuxième partie de l’ouvrage que nous avons constaté qu’il s’agit de la troisième édition de 1764.
39 Les exemplaires BN 2/20383 et BUS 194/381, quoique se réclamant de la septième édition et présentant les mêmes éditeurs, lieu d’édition et année, ainsi que le même nombre de pages, sont typographiquement différents et ne coïncident pas tout à fait en ce qui concerne le contenu.
2.Dictionnaires
40 La date d’édition imprimée sur l’exemplaire que nous avons consulté est celle de 1501. Nous proposons 1551 comme date réelle d’édition suivant l’opinion de Niederehe (1994).
41 II s’agit de la réédition du Vocabulario de quatro lenguas publié par le même éditeur, à Louvain aussi, en 1551. Dans cette édition de 1558, toutefois, le flamand a été remplacé par l’italien, confié à Antonio Maria Calabria. Selon la préface de l’éditeur, les versions française et latine ont été revues et corrigées par Cornille Valère d’Utrecht, et la version espagnole par des “gens tresexpertz, & eloquentz en leurs langues maternelle, Castilliens natif”. Sur la longue série des dictionnaires dérivés du premier Berlaimont, voir Verdeyen (1925:XCIII-CXV) et Bourland(1933).
42 Sur les versions de ce dictionnaire incluant le portugais, voir Bart-Rossebastiano (1975).
43 Ce dictionnaire espagnol-français fait partie d’un Bocabulario Espa ñol, Italiano, Frances, y Vizcayno, où il est placé (folios 114r-220r) entre un dictionnaire espagnol-italien et un Dictionarium Lingue Cantabrice (espagnol-basque). La description de l’ouvrage donnée par Niederehe (1994) est donc à corriger. Réédition partielle (1958) par Manuel Agud et Luis Michelena (San Sebastián: Imprenta de la Diputación de Guipúzcoa).
44 C’est ouvrage n’est qu’un plagiat du Vocabulaire de Berlaimont (Flores Varela 1978:346, Azorín Fernández 1985:107, Bruña Cuevas 1996:86).
45 1435–1511 selon Niederehe (1988:35), 1440–1519 selon Mormile (1993:15). Pour l’histoire de ce dictionnaire, voir Labarre (1975).
46 Sur la question de la date de la première édition (1606 sur la page de titre; 1609 dans la réalité) et sur la dette de ce dictionnaire envers celui de César Oudin, voir Alonso (1951:27) et Cooper (1960).
47 Cioranescu (1977) attribue à Voltoire un ouvrage de même titre paru en 1684 (Bayonne: Antoine Fauvet).
48 Sanchez Regueira (1982:330) pense que ce vocabulaire est l’oeuvre personnelle d’Antoine Oudin. Dans la bibliographie de Cioranescu (1977) figure pourtant une Nomenclature et les dialogues familiers enseignans les langues Françoise, Italienne et Espagnole (Paris: Estienne Loyson, 1618) attribuée à César Oudin.
49 La grammaire de cet ouvrage est uniquement espagnole; il ne contient pas de grammaire française. C’est la raison pour laquelle nous le rangeons parmi les dictionnaires.
50 Voir Supiot Ripoll (1991) et, pour ce qui est spécialement du lexique espagnol, Verdonk (1992).
51 Malgré son titre, cet ouvrage ne contient pas de grammaire française; il s’agit d’une grammaire de l’espagnol expliquée en français. C’est la raison pour laquelle nous le rangeons parmi les dictionnaires. La première édition date de 1697. 1717 est l’année de l’édition qui inclut pour la première fois un petit dictionnaire.
52 Première partie, espagnol-français, 1728; seconde partie, français-espagnol, 1731.
53 Les tomes II et III donnent 1743 à la page de titre comme date d’édition; cette page ne présente pas d’année au tome I, mais les approbations, le privilège, les taxes et les errata sont de 1744. Chez Niederehe (1988:37), cet ouvrage apparaît comme anonyme et comme paru en 1743.
54 Quemada (1968) affirme que la première édition de ce dictionnaire a paru en 1759, alors que Suárez Gómez (1961) la situe en 1745. Cette dernière date nous semble plus proche de la réalité: le privilège a eté donné “au Sieur Pierre de Sejournant, notre Interprete dans la Langue Espagnole”, le 10 décembre 1745 et inscrit sur le registre le 31 du même mois. On peut donc penser que la parution de l’ouvrage a eu lieu en 1745 ou 1746. Niederehe (1988) signale toutefois 1749 comme date de la première édition. Il coïncide par contre avec Suárez Gómez (1961) dans l’assignation du prénom de Nicolas à notre auteur.
55 La partie espagnol-français parut en 1761 (un seul volume); la partie français-espagnol en 1763 (deux volumes). Cette différence d’extension entre elles est due au fait que le l’auteur a tout à fait changé le plan de son oeuvre en passant de l’une à l’autre. La première est très succincte et répond bien aux intentions déclarées dans le prologue. La seconde partie, quoique présentant un prologue qui prétend convaincre le lecteur que l’esprit de l’ensemble n’a pas changé, c’est-à-dire le convaincre de ce que la brièveté est toujours le principe directeur du dictionnaire, s’éloigne dans la réalité de ce principe et donne dans le superflu condamné par l’auteur.
56 Avec Niederehe (1988), nous acceptons provisoirement 1789 comme la date de la première édition. Nous pensons toutefois qu’elle pourrait être antérieure, le privilège ayant été donné le 23 septembre 1778. Ceci dit, nous n’avons pu trouver aucun exemplaire de ce dictionnaire antérieur à 1790.
57 À ne pas confondre avec son grand-père François Cormon (1769).
B.Sources secondaires
Cited by
Cited by 1 other publications
This list is based on CrossRef data as of 30 march 2024. Please note that it may not be complete. Sources presented here have been supplied by the respective publishers. Any errors therein should be reported to them.