Vol. 45:1 (2022) ► pp.52–82
Étude de trois variantes de l’interrogation totale en français
Pour une approche en termes de ‘potentiel interactif’
Il est traditionnellement considéré qu’en français l’emploi des interrogatives dépend de valeurs sociolinguistiques. Nous discuterons ici d’une approche alternative en termes de ‘potentiel interactif’, concept défini comme la capacité pour des structures grammaticales de faciliter l’échange verbal entre interactants. Notre analyse de 1659 structures interrogatives totales en provenance du Corpus suisse de SMS (Stark, Ueberwasser & Ruef 2009–2015) suggère qu’il est notamment possible de distinguer deux classes de structures : (i) les variantes ‘fortes’ à ‘haut potentiel interactif’ : leur usage est plus adapté aux besoins généraux des interactants dans le contexte d’une communication informelle ; (ii) les variantes ‘faibles’ avec un ‘potentiel interactif bas’ ou ‘moyen’ : leur emploi se restreint à des types spécifiques de contextes discursifs et de constructions syntaxiques.
Article outline
- 1.Introduction
- 2.Variantes de l’interrogation dans les écrits informels
- 2.1Corpus suisse de SMS
- 2.2L’intérêt des écrits informels pour l’étude de la variation
- 2.3Retour sur l’hypothèse sociostylistique
- 3.Approche en termes de potentiel interactif
- 3.1Critères d’évaluation du potentiel interactif
- 3.2L’incidence des paramètres énonciatifs sur la sélection des variantes
- 3.3Contraintes d’ordre syntactico-discursif
- 3.3.1Contraintes grammaticales et sémantico-pragmatiques
- 3.3.2L’incidence de paramètres morphosyntaxiques sur la sélection des variantes
- 4.En résumé
- 5.En guise d’épilogue
- Remerciements
- Remarques
-
Œuvres citées
Article language: French
https://doi.org/10.1075/li.00067.gur