L’
objectif principal de cette étude pilote est de tester expérimentalement ce que nous appelons
l’
Hypothèse d’
Isochronie Syllabique Initiale. Selon cette hypothèse, les apprenants de L2 passent par une phase
initiale pendant laquelle leurs productions orales présentent les caractéristiques rythmiques des langues dites à isochronie
syllabique (telles que l’
espagnol et le français). Pour cela, nous analysons des récits oraux d’
apprenantes
débutantes de français ayant le suédois pour langue maternelle (
n = 6). Ces productions sont comparées à celles
d’
un groupe de locutrices natives du français (
n = 6) et d’
un groupe de locutrices natives du
suédois (
n = 6). Les caractéristiques rythmiques des récits en français L2, français L1 et suédois L1 sont
étudiées à partir de deux mesures acoustiques, notamment le coefficient de variation de la durée syllabique, dont
l’
utilisation est préconisée par
Patel (2008) pour déterminer si une langue est
de type accentuel ou syllabique. Les mesures acoustiques employées permettent de confirmer que le français et le suédois
appartiennent à des familles rythmiques distinctes. Les résultats de l’
étude vont cependant à l’
encontre de
l’
Hypothèse d’
Isochronie Syllabique Initiale.